
L’ancien ministre africain des Finances a été condamné par les tribunaux de son pays et a refusé de revenir devant la justice.
Dans son numéro de septembre 2021, le magazine Jeune Afrique énumérait 20 Africains recherchés par la justice pour diverses raisons, soit parce qu’ils refusaient d’être responsables de leur administration publique, soit parce qu’ils craignaient pour sa sécurité. Le journal a cité Lazar Esimi Menje, l’ancien ministre du Cameroun, comme l’une des personnalités les plus recherchées sur le continent africain.
En effet, l’ancien secrétaire aux Finances et à l’Agriculture, exilé en Virginie, aux États-Unis depuis décembre 2015, n’a pas osé rentrer chez lui de peur d’être embastille et emprisonné.
En effet, il a été condamné par contumace par le Tribunal pénal spécial (TCS) en mars 2020, « parce qu’il a versé 2,5 milliards de FCFA (3,8 millions d’euros) à un expert-comptable « pour avoir versé 2,5 milliards de FCFA (3,8 millions d’euros) à un expert-comptable afin de masquer un scandale de 46 milliards de FCFA observé lors de l’audit des activités de la société générale de surveillance (SGC) », a déclaré Jeune Afrique.
Que reproche t-on a Essimi Menye ?
Le régime de Biya a pour la quatrième fois condamné à perpétuité Lazare Essimi Menye, ancien ministre des Finances. Le verdict a été rendu public en son absence. Essimi Menye, qui a été ministre des Finances de 2007 à 2011, se serait rendu aux États-Unis d’Amérique en 2015.
Poursuivi dans plusieurs affaires de détournement de fonds publics, la décision de justice de cette semaine était la quatrième condamnation à perpétuité infligée à l’acolyte de Biya. Les juges du Tribunal pénal spécial de Yaoundé l’ont cette fois-ci reconnu coupable d’avoir détourné la somme de 9,1 milliards de FCFA.
Le tribunal a confirmé que l’ancien baron du syndicat du crime RDPC au pouvoir avait vendu un terrain de 200 hectares à son frère cadet, aujourd’hui décédé pour 27,5 millions de FCFA au lieu de 200 millions de FCFA de la liquidation de la Société camerounaise des tabacs (SCT). La vente a eu lieu alors qu’Essimi Menye était ministre des finances.
Dans l’une des transactions les plus louches de l’histoire bancaire du Cameroun, Essimi Menye a fabriqué un conglomérat impliquant un groupe de banques locales, signé un accord avec les institutions bancaires et engagé l’État à injecter 9 milliards de FCFA dans le programme. Amity Bank, l’une des parties à l’accord, a été mise en liquidation deux jours après que le gouvernement a investi près de 1,5 milliard de FCFA dans le projet.
Essimi Meneye dans les bonne grace de Paul Biya ?
Même au sein du gouvernement camerounais, il y a des divergences dans son « cas ».
Essimi Menye, qui était la cible de l’opération Épervier, une opération lancée par le régime de Yaoundé pour nettoyer l’immoralité dans la gestion des fonds publics, a été victime d’un accident vasculaire cérébral.
Si Essimi Menye était la ligne de mire du tout-puissant ministre de la Justice Laurent Esso, et sans son avis, le juge d’instruction du Tribunal pénal spécial n’émettrait jamais un tel mandat d’arrêt. Il semble toujours être le bon caractère de Paul Bi Ya. Le 1er décembre, 2015, le Président a effectivement autorisé son évacuation sanitaire alors qu’il était détenu dans un hôpital de Yaoundé pendant plusieurs semaines.
Le mandat d’arrêt émis contre lui par le Tribunal pénal spécial de Yaoundé en 2017, l’accusant de complicité dans des détournements de fonds publics alors qu’il était ministre des Finances, est toujours sans exécution.
Essimi Menye n’est jamais retourné au Cameroun bien que sa convalescence se soit bien passée.