L’augmentation de 0,2% de la taxe sur les transferts d’argent est due à ce qu’on appelle l’intelligence économique, ou sécurité économique. Elle permet aux entités économiques, en particulier aux États, de préserver leur richesse et leur souveraineté économique.
Rappelons que, selon les données compilées par la banque centrale, la valeur des transactions d’argent mobile dans la région CEMAC est passée de 1 631,7 milliards de FCFA en 2016 à plus de 14 822 milliards de FCFA à fin 2020. Le Cameroun occupe la première place en le classement, avec 73,13 % des transactions financières classées comme régionales.
Malgré le fait que Mobile Money soit présenté comme un véritable catalyseur pour l’inclusion financière, la numérisation des paiements et, par conséquent, le développement économique, les risques associés à ce marché en croissance sont uniques à notre situation.
Sachant cela, je pense que le gouvernement tente de réduire la domination et le pouvoir de négociation de ces entreprises en « décourageant » et en « réorientant » les consommateurs vers des canaux plus contrôlables.
C’est pour cette raison que la charge de la preuve incombe au consommateur final plutôt qu’aux entreprises. L’Etat est bien conscient que les entreprises nationales n’ont pas les capacités nécessaires pour rivaliser, et c’est pour cette raison qu’il invoque l’option du patriotisme économique pour promouvoir le Madica (Made in cameroun).
Il s’agit d’une nouvelle opportunité à saisir pour les entreprises nationales, puisqu’elles se sont hissées au sommet du marché des transferts d’argent malgré de graves difficultés. La poursuite de cette nouvelle position sur le marché repose sur la gestion d’une relation client de qualité, la réduction des frais de transaction, la collaboration/alliance avec d’autres acteurs nationaux, l’expansion des franchises ou des points de vente, et l’accent mis sur le patriotisme économique. ..